Baleine

La légende irlandaise de la navigation de saint Brendan (Navigatio Sancti Brandani) contient un passage où les moines qui erraient sur les mers prennent pied sur le dos d'une baleine endormie.

 

Dans les récits irlandais du Cycle d'Ulster, la mère du roi Conchobar porte le nom de Ness, "belette". C'est, au départ,

une vierge guerrière. Ness peut symboliser d'une part l'affection et la vigilance et, en mauvaise part, l'inconstance ou la rouerie. Mais cela ne convient pas à son attitude initiale de guerrière farouche.

Peut-être l'Irlande médiévale a-t-elle confondu le symbolisme de la belette et celui de l'hermine car cette dernière

symbolise l'indomptable vierge guerrière (voir symbolisme de l'hermine). 

 

Les druides font du bélier le symbole de la fertilité, de la vie en mouvement et de la création.

On a trouvé en Gaule de nombreux chenêts d'argile cuite et de pierre à tête de bélier, ce qui n'est pas sans relier le symbolisme igné de l'animal et la fécondité familiale.

 

La chasse à la biche, dans la tradition mystique des Celtes, symbolise la poursuite de la sagesse qui ne se trouve que sous un pommier, l'arbre de la connaissance.

Elle représente dans de nombreux mythes le symbole des femelles au caractère parfois démoniaque, aussi douce puissent t'elles nous paraître par ailleurs.

Dans de nombreux contes européens anciens, des jeunes filles et jeunes femmes se transforment en biches. Cette métamorphose semble liée à un imaginaire thériomorphe remontant au néolithique, peut-être même plus ancien, antérieur en tout cas aux invasions indo-européennes. Alors la femme "était" la biche, ou la biche "était" la femme dans son aspect supérieur.

Des survivances en sont attestées dans la légende irlandaise où la première femme de Finn, le chef des guerriers errants qu'on a plus tard appelés les Fenians, était la biche Sav, femme d'origine surnaturelle, qui lui donna un fils, Oisin, l'Ossian de nos littératures modernes (poète guerrier du IIIe siècle ap JC).

On raconte aussi que Dahud, la reine d'Ys, traquée en vain par le roi Marc'h, aime courir les bois sous la forme d'une biche blanche.

Il est possible que les biches aient été les symboles des rites d'initiation des jeunes filles préhistoriques.

 

Dans le récit gallois du Mabinogi de Pwyll prince de Dyfed, le rival de Pwyll auprès de Rhiannon, Gwawl, est enfermé dans un sac magique au terme d'une contestation riche en rebondissements. Chacun des hommes de Pwyll vient alors lui donner un coup de bâton. C'est ce que le texte gallois appelle le jeu du "blaireau dans le sac".

Le symbolisme de l'animal est pris ici en mauvaise part, sans qu'on puisse mieux le définir. Il semble que le jeu ait pour but de symboliser le châtiment infligé à l'homme pour ce qu'il comporte de blaireau en lui, le blaireau dans le sac, la ruse et la roublardise ; et il est frappé à coups de bâton, pour que sorte de lui sa part de blaireau, qu'il se délivre de sa malice et de sa prétention.

 

 

On a parfois parlé d'une thématique du bœuf chez les anciens Celtes mais, apparemment, tout à fait à tort. Les bovidés y sont en fait représentés, à part une brève mention du Livre des Conquêtes, sous la forme de vaches et de taureaux.

Il existe une divinité gauloise, Damona, parèdre du protecteur des eaux thermales Borvo ou Apollon Borvo, et dont le nom contient le thème celtique désignant généralement les bovidés, dam. Mais le bœuf ne possèderait pas, dans le monde celtique, de symbolisme indépendant, en dehors du symbolisme chrétien usuel.

Les légendes galloises témoignent cependant de l'existence de bœufs primordiaux. Les deux principaux sont ceux de Hu Gadarn, personnage mythique, qui arriva le premier dans l'île de Bretagne avec la nation des Cymry (Gallois). Avant l'arrivée de ces derniers, il n'existait en Bretagne que des ours, des loups, des castors et des bœufs cornus.

Le Lebor Gabala (Livre des Conquêtes) nomme aussi, mais sans autre indication, des bœufs mythiques. Le bœuf jouerait alors un rôle analogue à celui du héros civilisateur. D'après les légendes, le bœuf sacré associé à la déesse mère, Brun de Cualngé , a un mugissement qui donne un sommeil paisible à ceux qu'il l'entendent. Les Gaulois mangent très peu de cet animal et préfère le cochon d'élevage..

 

L'Irlande désigne, sous le terme général de goborchind ("têtes de chèvres" ou de "boucs"), un certain nombre d'êtres inférieurs, laids et difformes, apparentés à la catégorie, plus générale encore, des Fomoire.

 

 

Le symbolisme de cet animal est pris en Irlande uniquement en mauvaise part. Dans le Cycle d'Ulster un personnage de haut rang, Dubthach Doel Tenga, est appelé ainsi Dubthach à la langue de bousier, parce qu'il manie facilement l'injure : le nom est une métaphore fondée sur la couleur sombre de l'animal.

Dans le récit de La Mort des Enfants de Tuireann, il est dit qu'un bousier ronge le flanc du roi Nuada, que les trois médecins fils de Diancecht viennent soigner. Ce bousier qui ronge les flancs du roi peut être entendu au sens physique, comme une lèpre, ou au sens moral, comme d'un vice. Les fils de Diancecht sont des médecins de l'âme, comme du corps.

 

Le symbolisme de la brebis n'est pas différent de celui du mouton ou de l'agneau, lequel dépend étroitement du symbolisme courant dans le christianisme.

Le récit gallois du Mabinogi de Peredur dépeint deux troupeaux de moutons, les uns blancs, les autres noirs, séparés par une rivière. A chaque fois que bêlait un mouton blanc, un mouton noir traversait l'eau et devenait blanc ; à chaque fois que bêlait un mouton noir, un mouton blanc traversait l'eau et devenait noir. Sur les bords de la rivière, qui symbolise probablement la séparation entre le monde terrestre et l'Au-Delà, se dressait un grand arbre, dont une moitié brûlait depuis la racine jusqu'au sommet et dont l'autre portait un feuillage vert.

Les moutons blancs devenant noirs symbolisent les âmes descendant du ciel sur la terre; les moutons noirs devenant blancs figurent au contraire celles qui montent de la terre vers le ciel. Mais il n'est pas certain qu'un tel symbolisme soit antérieur au christianisme ; il peut représenter l'adaptation du principe, formulé par César, suivant lequel il faut une vie humaine pour que les dieux acceptent de rendre une vie humaine. C'est un des principes fondamentaux de la transmigration des âmes.

Les brebis ont, d'autre part, un symbolisme maléfique et diabolique dans le récit irlandais du Siège de Druin Damghaire. Les mauvais druides du roi Cormac, roi d'Irlande en lutte contre la province de Munster et refusant de payer un tribut injuste, utilisent trois brebis noires, méchantes, hérissées de piquants de fer, qui viennent facilement à bout de plusieurs guerriers.

 

 

retour sommaire