Chez les Gaulois, animal sacré de la tribu des Séquanes et de leur déesse Sequana (la Seine)

Il n'est jamais fait mention du canard dans les textes mythologiques ou épiques irlandais et gallois. Il a été confondu avec le cygne, dont il diffère cependant ne fût-ce que par la taille et la couleur. Il serait malaisé de lui attribuer un symbolisme particulier.

On trouve cependant des canards représentés sur des objets celtiques de l'époque de la Tène.

  

Symbole solaire du pouvoir celte, le cerf est l'animal de la vie (à cause de l'arbre que forment ses ramures), de la puissance, de la virilité, de la longévité (on disait qu'il pouvait vivre jusqu'à 900 ans) et de la vélocité. Comme l'ours, le cerf manifeste la force de la nature : sa chasse et sa capture sont le sujet de nombreuses légendes.

Il semble avoir formé, avec le taureau, un couple d'opposés mythico-cosmologique comparable à celui que forment le cheval et le bœuf sauvages dans l'art des cavernes de la période glaciaire. Grâce à sa ramure comparable à un arbre et qui se renouvelle périodiquement, le cerf passait déjà alors pour un symbole de la vie qui se perpétue, du renouveau et du passage du temps.

Il passe pour être hostile aux serpents venimeux, et son pelage constituait une amulette de protection contre leurs morsures. La poudre de bois de cerf protégeait aussi les semences des intempéries.

Le bestiaire du Moyen Age répète les mêmes enseignements, mais ajoute encore que les cerfs auraient découvert l'effet magique du dictame dont ils font usage pour se défaire des flèches qui se sont fichées dans leur peau, et cicatriser leurs blessures. On lit aussi que les bois de cerf constituent un puissant remède : la ramure droite, plus efficace que la gauche, chasse les serpents lorsqu'on la brûle. La viande de cerf fait tomber la fièvre, de même que l'onguent que l'on tire de sa moelle. En héraldique, le cerf est le symbole de "la douceur et de l'indulgence, car il est dépourvu de fiel, ce qui explique sa longévité, qui est d'une centaine d'années". On y représente également la ramure seule qui est "un signe de puissance".

Dans la mythologie celte, les cerfs sont les "bêtes à cornes des fées" et les messagers entre le monde des dieux et celui des hommes. Le dieu celtique Cernunnos était couronné d'une ramure de cerf, comme l'étaient les chamans des peuples primitifs. En fait, de la même façon que le cerf a formé un couple d'opposés avec le taureau, il semble qu'il ait été surtout opposé dans les pays celtiques au sanglier, où le cerf (comme le cheval) représente l'élément masculin et combatif et le sanglier le côté féminin et érotique de l'homme et de la nature.

Une divinité gauloise porte le nom de Cernunnos, "celui qui a le sommet du crâne comme un cerf". Elle est représentée sur le chaudron d'argent de Gundestrup, assise dans la posture bouddhique, tenant d'une main un torque et de l'autre un serpent, entourée d'animaux les plus divers, et notamment d'un cerf et d'un serpent. Peut-être faut-il voir dans ces bois de cerf surmontant la tête du dieu un rayonnement de lumière céleste. Un autre monument remarquable est celui de Reims où Cernunnos est représenté en dieu de l'abondance. on en connaît plusieurs autres. Cependant, il semble bien que le dieu doive être compris comme le maître des animaux.

En Irlande, Saint Patrick se métamorphose et métamorphose ses compagnons en cerfs (ou en "daims") pour échapper aux embûches du roi païen Loegaire : il agit ainsi en vertu de l'incantation ou procédé magique appelé feth fiada, lequel procurait normalement l'invisibilité. le symbolisme du cerf dans le monde celtique est donc très vaste et il a trait certainement aux états primordiaux.

En Bretagne armoricaine, Saint Edern est représenté chevauchant un cerf.

C'est ainsi que la bande de guerriers qui est chargée de veiller sur les ports de l'Irlande et qui mène une vie libre et joyeuse parmi les bois et les vallées, les Fenians (ou compagnons de Finn) agit sous l'autorité de ce dernier dont le véritable nom est Demné, qui signifie précisément le cerf. De sa femme, la biche enchantée Sav, il aura un fils, Oisin (le daim - c'est le prototype du personnage d'Ossian tel qu'il a été restitué par MacPherson à la fin du XVIIIe s.), qui lui-même aura un fils, Oscar, "celui qui aime les daims".

Pour la possession de Grainné, la fille du haut roi de Tara, Cormac Mac Art, il poursuivra des années durant son neveu Diarmaid dont le sanglier est l'animal totem, donc aussi tabou (voir Tristan et Iseut où le cerf de Finn est remplacé par le cheval - et les oreilles de cheval du roi Marc).

Comme le cheval encore (mais également le renne ou le chevreuil), le cerf paraît avoir rempli chez les Celtes un rôle de psychopompe (qui conduit les âmes des morts) : c'est cousu dans une peau de cerf que, dans le roman de Tristan, le Morholt mort est ramené à la cour de sa sœur, la reine d'Irlande, tandis qu'Oisin, dans l'Accalam na Senorach ("le Colloque des Anciens"), va rejoindre sa mère dans l'autre monde.

A travers ses survivances dans la littérature galloise (histoire de Gereint et Enid dans les Mabinogion), puis médiévale et continentale (dans Erec et Enide de Chrétien de Troyes, par ailleurs une démarque du texte gallois), on trouve aussi la trace d'un symbole du cerf blanc qui renvoie apparemment à un ancien rituel magico-religieux pour s'approcher de la féminité divine.

Rapide et insaisissable, le cerf était souvent représenté - surtout sous la forme d'une biche ou d'un mâle de couleur blanche - comme un modèle de l'âme, ou un messager divin. Dans la mythologie celte, il tire le chariot de Flidass, déesse de la chasse, et joue un rôle de psychopompe.

De fait, il semble que l'invasion celte, lorsqu'elle s'est produite, a intégré dans ses propres représentations toute une partie du fonds pré-indo-européen, et que le culte ou les images de cerfs y renvoient très souvent à d'antiques pratiques chamaniques - comme dans l'épisode de Suibhne Geilt, "la folie du roi Suibhne", où l'on voit un souverain retourner à l'état de nature et vivre dans la compagnie des cerfs ou se saisir d'un daim pour en faire sa monture.

Le cerf, habitant de la forêt, est un défi perpétuel pour le roi chasseur Arthur. Au moment où la Cour prépare à Carlion le mariage d'Enid et de Gereint (Erec), on l'avertit qu'un cerf d'une splendeur inégalée traverse la forêt de Dena (Dean). Arthur le chasse et le tue, puis l'offre à Enid, lui donnant ainsi symboliquement les rênes du pouvoir.

 

Le chat était pour les Celtes le symbole de puissances maléfiques, ce qui lui valait d'être rituellement sacrifié. L'œil du chat, qui se transforme dans l'obscurité, passait pour trompeur ; sa faculté de pouvoir chasser dans le noir presque total le fit aussi passer pour un allié des puissances des ténèbres.

On disait qu'il symbolisait la convoitise et la cruauté, mais on le tenait surtout pour un auxiliaire des sorcières : on prétendait ainsi que, pour fêter le Sabbat, les sorcières avaient coutume de chevaucher des chats noirs. Dans l'ancien art héraldique, le chat, figure récurrente, symbolise la liberté, car il se refuse à être emprisonné ou enfermé.

 

Il a probablement été introduit en Gaule vers le IIIe siècle av JC au temps des premiers Ptolémées (Egyptiens). Suivant qu'il est noir ou blanc, il porte malheur ou bonheur.

Dans la tradition celtique, le symbolisme du chat est beaucoup moins favorable que celui du chien ou du lynx. Il semble que cet animal ait été considéré avec quelque méfiance.

Cenn Chaitt "tête de chat" est le surnom de l'usurpateur Cairpre qui, occupant la royauté suprême, cause la ruine de l'Irlande.

Un chat mythique punit, dans la Navigation de Mael Duin, un des frères de lait de ce dernier qui avait voulu, dans un château désert où la troupe avait festoyé, s'emparer d'un cercle d'or. Le voleur est réduit en cendre par une flamme jaillie des yeux du petit chat, lequel retourne ensuite à ses jeux.

Le portier du roi Nuada, à Tara, avait également un œil de chat, ce qui le gênait quand il voulait dormir, car l'œil s'ouvrait la nuit au cri des souris ou des oiseaux.

La légende raconte que Cuchulainn reste toute une nuit avec trois chats druidiques qui l'attaquent.

Le chat Perlue fut l'un des trois fléaux de l'île de Man.

Au Pays de Galles enfin, un des trois fléaux de l'île d'Anglesey est, d'après les Triades de l'île de Bretagne, un chat mis bas par la truie mythique Henwen ("Vieille Blanche"). Jeté à la mer par le porcher, il fut malencontreusement sauvé et élevé par des imprudents.

Les premiers chrétiens firent du chat un symbole de fertilité avant de le considérer comme progéniture de Satan et familiers des sorcières, perception qui ne se modifia qu'au milieu du XVIIIe siècle.

 

Sur un plan plus élevé que l'espèce bovine, le cheval incarne symboliquement la force et la vitalité.

La valeur symbolique du cheval était originellement funéraire : l'animal était souvent associé au royaume des morts auxquels on le sacrifiait et il remplissait d'évidence un rôle de psychopompe (de guideur d'âmes). Par ailleurs, dans la mesure où il est ainsi une créature de l'Au-delà, le cheval peut en symboliser tous les dangers, et parfois jusqu'aux horreurs.

Dans ce registre spécifique, le cheval est souvent associé aux valeurs maternelles et féminines, originaire qu'il est alors de la terre ou de la mer. Comme la jument cependant, et avant de devenir l'un des emblèmes de la royauté masculine, il peut aussi incarner la souveraineté en tant que celle-ci relève du même mode féminin : ainsi en est-il de l'antique Epona en Gaule, de la figure de Rhiannon dans les Mabinogion gallois (mais elle est aussi souveraine de l'Au-delà), ou de Macha en Irlande, qui donne son nom à la capitale de l'Ulster (Emain Macha) ; elle apparaît comme l'hypostase de la Morrigane (l'ancêtre de la Morgane des romans du Graal) et à travers elle, de la grande déesse primitive Ana/Danu, tout en se divisant en 3 figures qui correspondent aux phases successives de la lune.

L'un des épisodes les plus fameux qui concernent cette Macha est celui de sa course en concurrence avec des chevaux (qu'elle domine bien entendu). Dans sa Typographia Hibernica, Geraldus Cambrensis rapporte qu'il était d'usage en Irlande, dans la tribu des Kenelcunil, que le roi s'accouplât sous les yeux de ses sujets avec une jument blanche qu'on assommait et qu'on cuisait par la suite afin de la partager dans un "repas totémique".

Il est le symbole de la chasse des animaux, mais aussi celui de la guerre. Il est aussi associé à la course du soleil et à la lune protectrice. C'est sans doute le bien le plus précieux d'un Celte (voir les nombreuses histoires et représentations le mettant en scène). Epona est la déesse celtique des chevaux : les Romains l'adoptent et en font leur protectrice qu'ils représentent en amazone sur un cheval. Morvarc'h, le cheval marin (cheval de Marc'h) se déplace sur terre et sur mer sans laisser aucune trace. Son maître le tue malencontreusement en chassant à l'arc une biche blanche qui, poursuivie sous la mer, trouve refuge chez Dahud. Cette dernière lui fait pousser les oreilles et la crinière de Morvarc'h.

La valorisation négative du symbole chthonien (relatif à la terre et au monde souterrain) fait du cheval une manifestation de la mort, analogue à la faucheuse de notre folklore. En Irlande, le héros Conal Cernach possède un cheval à tête de chien, le Rouge de Rosée, qui déchire le flanc de ses ennemis. Les chevaux de Cuchulainn, le Gris de Macha (c'est le roi des chevaux d'Irlande) et le Sabot Noir, ont une intelligence humaine : le Gris refuse de se laisser atteler au char du héros qui se prépare pour son dernier combat, et il verse des larmes de sang ; un peu plus tard, il guidera le vengeur Conal Cernach vers le corps de son maître ; le Noir, lui, va se noyer de désespoir.

Les chevaux de mort ou de cauchemar hantent le folklore celtique : le March-Malaen (malaen : latin malignus) est un des trois fléaux de l'île de Bretagne ; les Kelpies d'Ecosse sont des chevaux-démons et le folklore breton est rempli d'anecdotes ou de contes relatifs à des chevaux diaboliques, qui égarent les voyageurs ou les précipitent dans des fondrières ou des marais. Les chevaux noirs, dans ces contes, sont le plus souvent soit le diable, soit un démon, soit un damné, soit une âme en peine, ou bien ils sont la monture d'un héros de ces chasses maudites, dont le plus célèbre est sans doute le roi Arthur, condamné à poursuivre dans une course sans fin un gibier inaccessible. Il est significatif, au passage, de remarquer que dans ses plus anciennes versions, la chasse d'Arthur est accompagnée d'une meute de chiens blancs et poursuit un lièvre, animal typique lunaire. Du symbole chthonien au symbole agraire, il n'y a qu'un pas...

En Irlande, selon le récit d'un témoin oculaire, rapporté par Frazer (The Golden Bough), au cours d'une cérémonie des feux de la Saint-Jean, après que tous les paysans eurent sauté par-dessus les braises, on vit apparaître une grande construction en bois d'environ huit pieds de longueur, munie à l'une de ses extrémités d'une tête de cheval, et recouverte d'un grand drap blanc qui cachait l'homme qui la portait. On l'accueillit pas de grands cris : "Le Cheval Blanc ! Le Cheval Blanc !" Le masque sauta par-dessus le feu, puis se lança à la poursuite des spectateurs. Quand le témoin demanda ce que représentait le cheval, on lui répondit : tout le bétail. Le cheval est donc devenu le symbole de toute abondance, ce qu'expliquent son dynamisme et sa force impulsive et généreuse.

Dans les rites d'intronisation des rois d'Irlande, au XII° siècle, le futur roi, au cours d'une cérémonie solennelle, devait s'unir à une jument blanche. Celle-ci était ensuite sacrifiée et sa chair, bouillie, partagée dans un festin rituel, auquel le roi seul ne prenait pas part. Mais il lui fallait ensuite se baigner dans le chaudron contenant le bouillon de l'animal.

L'analyse de ce rite est éloquente. Il apparaît en effet que, par leur accouplement, l'homme et la jument reproduisent le mariage ourano-chthonien ; le futur roi se substitue à la divinité céleste pour féconder la Terre, représentée par la bête. Mais, dans la dernière épreuve de ce rituel, celle du bain de bouillon, il opère un véritable regressus ad uterum : le chaudron représente le ventre de la Terre-Mère et le bouillon les eaux placentaires. De ce bain, au caractère typiquement initiatique, le futur roi renaît, ayant reçu, comme au cours d'une seconde gestation, communication des pouvoirs les plus subtils, les plus secrets, de la Terre-Mère qu'il avait éveillée sous la forme de la jument. Il quitte par cette double opération la condition humaine pour se hisser au niveau du sacré, inséparable de la condition royale.

Le cheval de guerre est omniprésent dans les épopées celtiques. Il est souvent caractérisé par sa robe alezane, couleur de feu. On a retrouvé dans un trésor celtique, à Neuvy-en-Sulias (Loiret), un cheval votif accompagné d'une inscription au dieu Rudiobus (le Rouge) : c'est le cheval roux de l'Apocalypse, annonciateur de guerre et d'effusion de sang.

 

A l'instar du taureau et de la vache, le symbolisme de la chèvre a un sens très différent selon qu'il s'agisse du mâle ou de la femelle.

Tandis que le bouc, symbole de la lubricité et de la vitalité débordante, est souvent considéré d'une manière négative, la chèvre est très respectée en tant que nourricière.

La corne de chèvre est également le symbole de la fécondité (corne d'abondance).

 

Le chien figure parmi les plus anciens animaux domestiques. Selon les historiens latins et grecs, les Gaulois en dressaient pour combattre en meute l'ennemi ; ils sont cités pour leur vitesse et leur courage ; il s'agirait surtout de barbets à longs poils.

On sacrifiait souvent un chien aux morts, afin qu'il leur servit de guide dans l'autre monde. Le chien passe aussi pour "intelligent" car il pressent des dangers invisibles.

Contrairement à ce qui se passe chez les Gréco-Romains, le chien est, chez les Celtes, l'objet de comparaisons ou de métaphores flatteuses. Le plus grand héros des légendes irlandaises de l'Ulster, Cuchulainn, signifie "chien de Culann" et nous savons que tous les Celtes, aussi bien insulaires que continentaux, ont eu des chiens dressés pour le combat et la chasse. Comparer un héros à un chien était faire honneur, rendre hommage à sa valeur guerrière. Toute idée péjorative est absente.

Le chien avait une très grande importance symbolique et mythologique. Il était par exemple le compagnon de la déesse du Cheval et de la Chasse, Epona, et l'attribut du dieu Nuada. Pour Cuchulainn, le chien était à la fois son animal totémique et tabou.

C'est à dire qu'il lui était interdit de consommer de la viande de chien ; et pour le condamner à mourir, les sorcières, qu'il rencontre en allant au combat, lui en offrent et l'obligent à en manger.

Le héros Finn est aussi flanqué de deux chiens. Ki Du, le Chien Noir de Bretagne, accompagne les morts durant lors voyage. Dans le Monde Invisible, le roi Annwf possède la meute des chiens gris. Il est nécessaire aussi de se rapporter à la symbolique du loup.

Pour les Celtes, le chien est le messager de l'Au-Delà. On l'associe à la lune.

Il ne semble pas exister de chien infernal analogue à Cerbère. Le chien maléfique n'existe que dans le folklore, probablement sous l'influence du christianisme, ainsi en Bretagne, le chien noir des Monts d'Arrée représente les damnés et les chiens noirs passent pour les compagnons démoniaques des sorcières ou des magiciens.

 

Elle symbolise la connaissance, la vigilance et l'espérance dans l'Autre Monde. Elle représente la lumière de la conscience druidique. La chouette fait partie des anciens du Monde, pleins de sagesse et d'expérience dans le conte apocryphe gallois du même nom. On devrait donc la ranger parmi les animaux primordiaux et il est probable qu'on peut l'assimiler au hibou. Mais ces animaux n'apparaissent pas dans le symbolisme religieux celtique. Le hibou est pris en mauvaise part sous l'influence du christianisme. Le symbolisme de la chouette, favorable, est plus ancien et probablement préchrétien. Blodeuwedd, la femme infidèle de Llew, dans le "Mabinogi de Math", est transformée en hibou en punition de son adultère avec un seigneur voisin.

 

C'est la viande et l'aliment de base chez les Celtes qui le consomment bouilli. Cet animal fait la renommée des Gaulois dès que ces derniers découvrent le moyen de le préparer sous la forme de charcuterie. Au niveau rituel, les druides laissent pourrir les carcasses de cochons dans des creusées à l'entrée des Nemetons (bois sactrés). Les chairs, alors en décomposition, permettent d'ensemencer symboliquement la terre. La légende raconte que Pwyll garde des cochons magiques destinées au banquet divin.

 

Il était pour les Européens de l'Antiquité d'une part l'animal du Soleil qui annonce par son cri la levée du jour et chasse les démons de la nuit, et d'autre part - cela vaut surtout pour le coq noir - un animal magique qu'on sacrifiait lors des rites consacrés aux forces du monde souterrain.

C'est cependant la signification positive qui domine, et les coqs qui étaient censés chasser même les lions et les basilics étaient représentés sur les camées des amulettes, sur les boucliers et les pierres tombales. On disait que posséder une crête de coq avait une action érotique et donnait aux femmes des garçons, et que la présence d'un coq facilitait les accouchements.

En raison de sa crête rouge feu et des multiples reflets de ses plumes, il était dans de nombreuses civilisations un symbole du feu et du soleil. L'agressivité dont il fait preuve lorsqu'il s'agit de défendre son territoire et sa disposition permanente à l'accouplement en font une figure symbolique nettement masculine.

Le coq est connu comme emblème de fierté - ce que justifie l'allure de l'animal. L'animal apparaît, à côté de Mercure, sur quelques représentations figurées gallo-romaines. On le trouve aussi sur des monnaies gauloises.

Le coq revêtit une signification négative dans l'Occident médiéval où il était considéré, avec le bélier, comme un symbole de luxure (lorsque les jeunes garçons sont poussés par les "démons des coqs") et d'agressivité. Il devient l'emblème de la Gaule et de saint Gall sans doute du fait de son nom latin, gallus, qui se confondait avec celui de gaulois.

 

Cette matière colorée, probablement importée de la baie de Naples, connait une grande vogue chez les Celtes plus particulièrement au IVe siècle avant JC et au début du siècle suivant, quand les contacts directs ne sont pas encore interrompus par la progression romaine. Le corail, introduit vers la fin du VIe siècle avant JC dans un milieu Hallstattien, doit être surtout apprécié par les vertus magiques qui lui sont attribuées.

 

Oiseau sacré, porteur de connaissance et de sagesse pour les Celtes, le corbeau, messager des ténèbres, est attribué aux divinités guerrières (Morrigane, Bodb), à Bran ainsi qu'à Lug, le dieu de la Lumière. Comme en Grèce, le corbeau symbolise l'esprit né de la Terre s'élevant vers le Ciel.

C'est le symbole de la souveraineté guerrière.

Dans les mythes et la symbolique, le terme générique de corbeau désigne aussi les corneilles noires et grises. La valeur symbolique du corbeau est généralement négative, car il est rare que son intelligence soit appréciée. Le fait qu'il se nourrisse de charogne et qu'il néglige prétendument ses petits contribua aussi à lui donner une réputation d'oiseau de malheur, qui annonce la maladie, la guerre et la mort, et qui se nourrit de "gibier de potence".

Rome a conservé un mythe celtique -en l'ayant toutefois historicisé- sur la fondation de la ville de Lyon (Lugdunon) : Atepomaros et Momoros, cherchant un endroit pour fonder une cité, arrivent sur l'actuelle colline de la Fourvière : soudain, une nuée de corbeaux vient se poser autour d'eux. Ils décident alors de fonder leur cité à cet endroit là.

 

La valeur symbolique de la corneille est très proche de celle du corbeau. De même que pour ce dernier, la légende affirme de son plumage qu'il était originellement blanc.

Dans le domaine celtique, si la corneille était parfois attribuée à Bran, elle était d'abord en Irlande le visage de la terrible Morrigane sous son aspect de guerrière impitoyable. En réalité, Morrigane, dont le nom signifie "la Grande Reine" épouse du dieu-druide Dagda, est l'un des noms de la grande déesse-mère qui avait survécu à l'invasion indo-européenne, et que les Celtes ont intégrée à leur panthéon en en faisant la mère, l'épouse, la sœur et la fille de tous les dieux, pouvoir féminin unique qui symbolise le territoire, la génération, la fécondité, qui est la source de toute légitimité et, de ce fait, l'incarnation même du royaume.

Unique dans son essence, cette divinité féminine est pourtant triple dans ses figures : elle est à la fois Morrigane, Bodb, "la corneille", et Macha, "la plaine" (où courent les chevaux - de même que chacune de ces figures se multiplie elle-même par trois en une triple Morrigane, une triple Macha et une triple Bodb).

C'est devant elle qu'échoue le grand héros de l'Ulster, Cuchulainn après qu'il ait refusé ses avances, et c'est sous la forme d'une corneille qu'elle découvre son cadavre : " Elle vint sous la forme d'une corneille du haut du firmament au-dessus de sa tête. (…) Elle poussa ses trois grands cris au-dessus de lui et elle se posa sur le buisson d'aubépine qui lui faisait face, si bien que "l'aubépine de la corneille" est le nom du buisson d'aubépine dans la plaine de Murthemme " (Cycle de la Tain).

De fait, le cri de la corneille est si affreux qu'il glace tout le monde d'épouvante : " Cent guerriers moururent dans la forteresse par l'horreur du cri qu'elle poussa à voix haute " (La Razzia des vaches de Cooley) ; et si elle est si guerrière, c'est qu'elle est en réalité la maîtresse de la guerre elle-même et qu'elle remplit la fonction martiale généralement dévolue à une divinité masculine car, en Irlande, la classe combattante est d'essence féminine : la déesse ne se bat pas elle-même, mais elle excite au combat et patronne toute guerre parce que c'est elle qui personnifie la souveraineté, et qui est donc à l'origine de son aspect agissant, c'est-à-dire magique et militaire.

On en retrouve le nom en Gaule dans le théonyme Cathubodua, "la corneille du combat".

 

La valeur symbolique du crapaud est généralement négative : en raison de son aspect peu engageant, et des sécrétions corrosives de sa peau, le crapaud est perçu d'habitude comme un être démoniaque.

Il passe pour le compagnon des sorcières, pour l'un de leurs mets de choix, ou encore pour un tortionnaire de l'enfer.

En Europe, on considérait le crapaud comme un animal "maléfique", mais il était d'autre part un symbole de la mère nourricière.

Dans d'autres légendes, le crapaud incarne un génie familier, maternel et protecteur. Le crapaud est aussi souvent présenté comme un gardien de trésor.

 

Considéré en Irlande comme l'oiseau de l'Autre Monde (mais, selon Guyonvarc'h, tous les oiseaux semblent appartenir au Sid), le cygne est un animal très important symboliquement. Son cou flexible et son plumage à la blancheur immaculée firent de lui l'archétype de la pureté et de la noblesse.

Il faut noter que le cygne peut avoir une valeur masculine aussi bien que féminine, qu'il renvoie au soleil comme à la lune. En fait, son polymorphisme prête à toutes les lectures, et il semble receler en lui un très fort potentiel androgynique.

Selon la croyance irlandaise, les vierges pouvaient se métamorphoser en cygnes qui possédaient le don de prophétie (comme les filles du roi Llyr). Il est la forme la plus prisée pour les messagères du Sid lorsqu'elles viennent dans le monde des hommes. Les cygnes se déplacent souvent par deux et parfois une chaîne en or ou en argent les attache ensemble par le cou.

Sur beaucoup d'œuvres d'art celtiques, deux cygnes figurent sur un côté de la barque solaire, qu'ils guident et accompagnent dans son voyage sur l'océan céleste. Venant du nord ou y retournant, ils symbolisent les états supérieurs ou angéliques de l'être en cours de délivrance et retournant vers le Principe suprême.

Le cygne est un symbole royal, mais il est aussi un symbole de pureté, de la lumière et de la féminité chez les Celtes. On l'associe à l'amour (voir la légende d'Aengus et Caer la jeune fille-cygne). Le cygne possède alors un caractère sacré qui le rend intouchable. Etaine la troisième et Midir le roi du Monde Invisible se changent en cygnes pour échapper à la colère du roi Eochaid.

C'est un ennemi de l'aigle et du serpent. Sur le continent, et même dans les îles, le cygne est souvent confondu avec la grue, d'une part, et l'oie, d'autre part ; ce qui explique l'interdit alimentaire dont cette dernière faisait l'objet, d'après César, chez les Bretons.

  

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