Ecrevisse

Animal doté de membres articulés, l'écrevisse passait souvent, en raison de sa marche à reculons, pour porter malchance. On l'utilisait dans les rites magiques pour invoquer la pluie.

En tant qu'animal aquatique, l'écrevisse symbolise aussi le flot originel.

On croyait que les cerfs mangeaient des écrevisses comme antidote contre les morsures de serpents, ou que l'eau dans laquelle des écrevisses avaient séjourné une semaine protégeait les semences des intempéries.

Dans la symbolique traditionnel comme dans les anciennes croyances populaires, il n'existe pratiquement pas de différence entre l'écrevisse et le crabe.

 

Epervier

Qu'il soit marin, pattu, "mitré", "à queue d'hirondelle" ou "à serpent", l'épervier appartient à la grande famille des rapaces et, plus particulièrement, au genre des falconidés.

Oiseau de proie, il peut être dressé en vénerie pour la chasse aux cailles et aux perdrix, et apparaît à ce titre dans les poèmes des XIIE et XIIIe siècles sous le nom de "mouchet" ou "émouchet".

Connu en Europe depuis la plus haute Antiquité, l'épervier, qui s'en prend toujours aux plus faibles que lui, véhicule toutes les images associées aux rapaces : promptitude, avidité, cruauté impitoyable.

Certaines légendes bretonnes établissent un dualisme dans la création en distinguant l'œuvre de Dieu de celle du Diable : l'aigle, ainsi que le merle, l'hirondelle, l'alouette, auraient été créées par Dieu, alors que l'épervier, comme le chat-huant, la grive ou la chauve-souris, ne seraient que des contrefaçons des premiers, imaginés par le Diable.

On prétend toujours en Bretagne que l'épervier bat des ailes pour endormir ses proies, et qu'il leur dit : " Sauvez-vous où vous voudrez / Plus je serai haut, mieux je vous verrai… ".

 

Faucon

Dans le récit irlandais des aventures de Tuan Mac Cairill, le faucon est un des états successifs de ce personnage primordial. Il correspond donc à l'aigle dans le conte mythologique gallois des Anciens Mondes. L'importance du faucon dans les lois galloises de Hywel Da (Xème siècle) serait plutôt due au développement de la fauconnerie comme mode de chasse.

Cet animal est un aussi symbole solaire. La légende raconte que la sorcière Cerridwen, transformé en faucon, rattrape le jeune Gwion, changé en oiseau.

 

Fourmi

La fourmi occupe une place très humble dans la tradition celtique. Le seul texte où il en est question est le conte gallois de Kulhwch et Olwen. Parmi les multiples objets réclamés dans la quête préalable par le géant Yspaddaden Penkawr figure un setier de graines de lin. Elles sont toutes apportées à Kulhwch par les fourmis du voisinage, sauf une, apportée avant la nuit par la fourmi boiteuse. La fourmi est symbole du serviteur appliqué et infatigable.

 

Grue

Les échassiers, dont la grue et le héron , sont dans les pays celtiques les principaux représentants, sont quelquefois nommés en concurrence avec les cygnes, à cette réserve près qu'ils sont presque toujours vus en mauvaise part, dans une fonction prophylactique. Leur symbolisme semblerait donc inverse ou contraire.

Mais il est peu probable que ce symbolisme péjoratif ait prévalu aussi en Gaule, où l'on possède quelques témoignages de grues à valeur mythologique sûre. Dans les légendes irlandaises, la grue détient des pouvoirs surnaturels. On a retrouvé une figuration sur un autel de l'époque gallo-romaine représentant trois grues juchées sur le dos d'un taureau. En dessous, on pouvait lire l'inscription TARVVOS TRIGARANOS ou "le taureau aux trois grues". C'est aussi l'oiseau de la Grande Déesse et du dieu Esus.

La mythologie celtique associe donc la grue au symbolisme solaire mais aussi aux Enfers. En effet, étant l'une des formes de Pwyll, le roi des Enfers, elle est annonciatrice de mort.

C'est un attribut du Mercure et du Mars gaulois, et en tant que tel relié à la guerre et à la mort. Elle est également représentée sur des armes et des objets de bataille.

C'est une créature surnaturelle qui apparaît juchée sur les sacs des chevaux humain-dirigés et en relation avec les chaudrons magiques.

Un symbolisme complètement contraire représente la grue comme un mauvais présage, dépeignant les femmes mesquines, parcimonieuses et mauvaises.

En Grande-Bretagne, il existe une tradition qui veut que les grues soient des gens métamorphosés, probablement en pénitence. Ainsi saint Columban a transformé une reine et son homme de main en grues pour les punir.

Une des merveilles de l'Irlande serait une grue vivant sur l'île d'InisKea, Cie. Mayo; elle y vit depuis le commencement du monde et jusqu'au jour du jugement.

La patience imperturbable de la grue a été associée au Cailleach, elle était considérée comme un oiseau secret et magique. C'est dans la peau d'une grue que Manannan s'est taillé un sac pour enfermer ses trésors.

 

Hermine

L'hermine, qui préfère mourir plutôt que rester prisonnière, symbolise la sagesse et la justice. C'est l'emblème du duché de Bretagne. Dans le Perceval de Chrétien de Troyes, Gornemant de Goort, le chevalier-initiateur, porte un manteau d'hermine.

Comme la belette elle symbolise l'indomptable vierge guerrière.

Héron

Le symbolisme du héron rejoint celui des échassiers. Les textes le font le plus souvent participer à une métaphore relative aux contorsions guerrières du héros Cuchulainn : le héros faisait saillir un de ses yeux comme un chaudron pour cuire un veau d'un an et enfonçait l'autre dans l'orbite si profondément qu'un héron n'aurait pu l'atteindre avec son bec.

 

Hibou

Cet animal est associé aux connaissances lunaires et nocturnes. Il aide les héros solaires à percer le mystère de la nuit. Voir aussi le symbolisme de la chouette.

 

Hirondelle

L'hirondelle est représentée dans le domaine mythique celtique par le nom de Fand, épouse du dieu de la mer Manannan. Tombée amoureuse de Cuchulainn, elle l'invite dans l'autre monde et il passe un mois auprès d'elle. Puis il l'abandonne et retourne auprès de sa femme Emer. Avec beaucoup de mélancolie, Fand retourne alors vers son mari, qui est revenu la chercher.

Un autre personnage mythique en relation avec le nom de l'hirondelle est Fandle, l'un des trois fils de Nechtan Scene, tué par Cuchulainn lors de sa première expédition sur la frontière d'Ulster. Fandle était d'une extrême légèreté et combattait au-dessus de l'eau.

Oiseau de l'amour, dans Tristan et Iseut, lorsqu'elle vient porter au roi Marc un cheveu de la "belle aux cheveux d'or", d'autant plus que certains spécialistes de la mythologie celtique rapprochent Tristan du mythe d'Aphrodite et d'Adonis.

L'homme qui recueillait la cendre d'une hirondelle en train de couver devenait irrésistible auprès des femmes et le sang ou la fiente d'hirondelle étaient censés procurer de beaux cheveux.

Au Moyen Age, l'hirondelle était, en raison de son retour annuel, et à l'instar de la grue, le symbole de la résurrection et de printemps.

Tout comme la grue, symbole de la sagesse et de la vigilance, elle était censée exterminer les serpents.

 

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