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CAER
Jeune femme aimée d'Aengus, le dieu celte de l'Amour. Ethal, son père, faisait partie des Tuatha de Danann.
Aengus aperçut Caer en rêve et fut si séduit par sa beauté qu'il en tomba gravement malade. Lorsqu'on découvrit enfin l'identité de cette jeune femme, il demanda immédiatement sa main à son père mais Ethal répondit qu'il n'était en mesure de la lui accorder car sa fille avait pris l'apparence d'un cygne. Aengus pouvait cependant demander à Caer de l'épouser s'il parvenait à la reconnaître parmi la multitude de cygnes avec qui elle vivait.
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Lorsque les oiseaux arrivèrent au Lac de la Gueule du Dragon, Aengus s'approcha de la rive, reconnut immédiatement Caer et l'appela par son nom. Ils se marièrent peu de temps après.
CAIER
Roi légendaire du Connaught.
Il adopta son neveu, le file Nédé, mais en fut mal récompensé puisqu'il fut satirisé par lui à l'instigation de sa propre femme, devenue adultère. Mais Nédé, qui devient roi à sa place, est puni de son usurpation : un rocher explose et il est tué par un éclat de pierre.
CAILTE
Fils de Ronan, guerrier des Fenians, poète et cousin de Finn mac Cool.
Cailte, malgré sa minceur exceptionnelle, était un redoutable combattant et passe pour avoir tué Lir, le dieu marin et père de Manannan mac Lir.
Mais c'est en tant que poète qu'il fut le plus admiré et saint Patrick est sans conteste son plus grand auditeur. On dit que, de retour sans doute de l'autre monde, Cailte voyagea en sa compagnie, racontant au saint les légendes des collines, des bois et des lacs qu'ils rencontraient ainsi que les exploits et les batailles de la Fianna.
CALATIN
Druide difforme d'origine Fomoiré dans la mythologie irlandaise. Il aurait étudié la sorcellerie pendant dix-sept ans.
Medb, la reine du Connaught, l'envoya en compagnie de ses nombreux fils combattre le héros d'Ulster, Cùchulainn. Ce-dernier parvint à les battre mais l'élimination de Calatin n'entraîna pas pour autant la fin de ses problèmes car, peu après, l'épouse de Calatin donna naissance à trois filles borgnes. Bientôt les trois soeurs devinrent de puissantes sorcières et se servirent de leur magie contre Cùchulainn, permettant ainsi à la reine Medb d'envahir l'Ulster.
En effet, parti sur son char pour s'opposer aux envahisseurs, le héros rencontra les trois sorcières en train de faire cuire un chien sur le bord de la route. Cùchulainn s'arrêta et mangea l'épaule du chien, soit parce que celui-ci était son homonyme soit parce qu'il aurait été impoli de refuser le plat qu'on lui tendait. Immédiatement il perdit l'usage de sa propre épaule et de sa main. Terriblement affaibli, il poursuivit néanmoins sa route en compagnie de son fidèle cocher Laeg.
CAMULOS / CUMAILL
Dieu des Rémi, une tribu de l'actuelle Belgique, bien qu'il fut également une divinité de la guerre vénérée dans le nord de la Grande-Bretagne et dans la ville de Camulodonum ("le Fort de Camulos", actuelle Colchester). Le nom de la ville servit de base à la cité mythique de Camelot.
Les Romains associèrent Camulos à leur dieu de la guerre, Mars.
Son épée était réputée invincible.
CARADAWC
Fils de Bran dans la mythologie galloise. Il devint l'intendant du royaume lorsque Bran se rendit en Irlande pour punir le roi Matholwch du mauvais traitement infligé à sa soeur Branwen. Mais quand on apprit la mort de Bran, il fut renversé par Caswallon, le fils de Béli, divinité de la mort.
CARMAN / CARMUN
Déesse, mère des Fir Bolg.
Déesse éponyme de la fête du même nom, célébrée dans le Leinster sur les lieux supposés de sa sépulture. Les deux Dindshenchas racontent que Carman et ses trois fils détruisaient les récoltes des Túatha Dé Dánann. Mais, vaincus par ces derniers, les fils de Carman durent quitter l'île et laisser leur mère en otage, garantissant qu'ils ne reviendraient pas.
CATHAIR MOR "le Grand".
Nom d'un roi d'Irlande descendant de Cormac. Le nom de son druide était Bri, fils de Baircid.
CATHBAD
Prophète et premier druide d'Ulster, époux de la reine Ness et père du roi Conchobar.
Il est chargé d'instruire les jeunes héros à la divination, l'art de déterminer quels jours sont favorables ou non à des manifestations ou activités précises.
Mais il apparaît également en guerrier. La jeune princesse Ness a douze précepteurs attachés à son service. Un jour qu'ils festoient, Cathbad les attaque et les tue tous. Seule la jeune fille parvient à s'échapper. Son père refuse de venger ce crime, dont il ignore le coupable.
Devant l'impuissance de son père, elle décide de passer elle-même à l'attaque et loue les services de trois neuvaines de guerriers. L'été est chaud ; alors que Ness prend un bain, Cathbad surgit et la demande en mariage. Il a l'épée à la main : Ness préfère obtempérer.
Cependant elle ne devient pas une épouse soumise et obéissante. Une nuit, Cathbad a soif et l'envoie puiser de l'eau dans la rivière Conchobar. Puis il demande de la lumière pour vérifier si elle est pure. Voyant deux vers, il oblige sa femme à boire l'eau qu'elle lui destine et Ness se retrouve enceinte. Plus tard, elle accouche d'un garçon qui tient deux vers dans ses poings fermés, proclamant l'innocence de sa mère, c'est Conchobar, du nom de la rivière de laquelle il vient et près de laquelle il est né.
Cathbad a pour fils les druides Genann Gruadhsolus et Imrinn et pour filles Dechtiré, mère de Cùchulainn, Elba, mère de Noisé, et Findchoem, épouse du poète et juge Amorgem, mère de Conall Cernach.
Il est à la fois druide et guerrier. Son nom signifie "qui tue en combat" et "qui menace".
Conseiller de Conchobar, il le maudit ainsi que sa forteresse d'Emain Macha lorsque le roi se fit cruel. Ce fut également lui qui prophétisa que Deirdré, dotée d'une grande beauté, entraînerait le destruction de l'Ulster. Il prédit aussi que la vie du héros Cùchulainn serait glorieuse mais brève.
CELTCHAR "Rusé"
Fils d'Uthechar.
Héros d'Ulster et de la cour du roi Conchobar. Il est le personnage principal de deux récits, "l'Histoire du porc de Mac Da Tho", dans lequel il est expliqué qu'il a eu un accident de virilité (il a été blessé d'un javelot au haut de la cuisse) et le récit de sa mort : il meurt d'une goutte de sang qui coule de sa lance lorsqu'il tue son propre chien, devenu une calamité pour tout l'Ulster.
CERNUNNOS
Dieu celte vénéré à la fois en Gaule et en Grande-Bretagne. Il possède d'imposants bois de cerf et son nom signifie "le Cornu", ce qui laisse à penser qu'il était un dieu des animaux sauvages et des forêts, bien qu'il fut aussi considéré comme un dieu d'Abondance.
Cernunnos apparaît dans les gravures de Valcamonica (Alpes italiennes) dès l'arrivée des premiers Celtes historiques (au IVe s. avant notre ère) puis dans la statuaire gallo-romaine. Il est désigné, selon la seule inscription connue, sur l'un des blocs du pilier des Nautes à Paris, sous le nom de Cernunnos.
Sur le chaudron de Gundestrüp (Danemark), il figure, jeune et imberbe, en alternance avec Taranis, le dieu à la roue. Force est donc de l'interpréter comme un dieu saisonnier régnant sur une partie de l'année, tandis que Taranis régit l'autre. L'un et l'autre sont les amants (ou les maris) de la Déesse-Mère : les torques trahissent ce lien.
Par ailleurs, Cernunnos appartient au groupe des quatre cavaliers des Saisons, en troisième position derrière Lug coiffé d'un corbeau, Teutatès surmonté d'un sanglier et avant le dieu à l'arc-en-ciel.
Malheureusement, on ignore bien des détails sur le mythe raconté ici. Ses attributs servent cependant à cerner sa personnalité. Les bois de cerf évoquent la renaissance et le serpent apparaît en gardien du monde infernal.
Chaudron de Gundestrup Sur les parois du chaudron figure, parmi un riche décor de divinités, d'animaux et de scènes mythiques, le dieu Cernunnos. Cette divinité à ramure maintient un serpent à cornes de bélier, évoquant la fécondité et la renaissance, ainsi qu'un torque, symbole de prospérité. Si l'on ajoute qu'à Valcamonica, de nombreuses scènes de chasse au cerf accompagnent les représentations du dieu, son rôle cyclique se dévoile. Il patronne le cycle vie-mort-renaissance des espèces animales et accomplit l'hiérogamie créatrice de mondes, avec la Déesse-Mère. A la basse époque, il devient Herne, le chasseur géant.
Assis en tailleur, portant au cou un torque et sur la tête des bois de cerf, il est le dieu le plus typé du panthéon gaulois.
Cette posture, dite padmasana, est celle des héros divinisés, symbolisant l'immortalité.
Porteur de torque, quelquefois passé à l'un de ses bras (Valcamonica), autour de son cou et dans sa main droite (Gundestrüp), il tient dans la main gauche le cou d'un serpent à tête de bélier, un cerf et un taureau se tiennent immobiles à sa droite.
Celui de Reims porte barbe, bois de cerf, braies et tunique d'indigène, il a un torque autour du cou et un bracelet sur le biceps droit. Il tient un sac très gonflé dont il fait sortir un flot de graines/pièces de monnaie, qui s'écoule entre un taureau et un cerf immobiles à ses pieds.
Ce geste qui dispense nourriture et richesses se retrouve dans de nombreuses représentations de Cernunnos.
Il existe des représentations bicéphales ou tricéphales de Cernunnos (visages miniatures de chaque côté de sa tête au-dessus de l'oreille, protubérance à l'arrière du crâne où il devait exister un troisième visage sur celui de Saône-et-Loire), phénomène qui apparaît attaché à la personnification du dieu cornu.
L'accroupi à la ramure de cervidé, porteur de torques, accompagné d'animaux, renvoie fondamentalement à un imaginaire celtique.
Carnac lui a été dédié et saint Cornely est son successeur.
Il faut rapprocher son nom de Cranos, une divinité mycénienne des troupeaux, ultérieurement assimilé à Apollon, et de Cronos, fils d'Ouranos et père de Zeus dans la théogonie.
Les Romains l'identifièrent à leur dieu Mercure, le messager des dieux et le guide des morts aux Enfers.
Dans l'Irlande médiévale, les bois de Cernunnos furent attribués au diable et le culte du "Cornu" se fit discret.
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