MABON
Fils de la déesse galloise Modron, il a été enlevé alors qu'il n'avait que trois jours et emprisonné à Gloucester. Cependant, comme il était le seul à pouvoir maîtriser le chien dont Culhwch avait besoin pour conquérir la main d'Olwen, une expédition fut montée pour le délivrer. Une fois libre, il aida, avec son chien, à capturer le sanglier Twrch Trwyth et prendre le rasoir qu'il portait entre les oreilles et que le père d'Olwen avait exigé.
En dehors d'aventures comme celles-ci, la vie de Mabon est incertaine, ce qui laisse penser qu'il aurait pu être un dieu plus ancien - peut-être Maponos, dieu celte de la Jeunesse, incorporé à la mythologie galloise comme guerrier parce que ses exploits n'avaient pas été oubliés. Les Romains connaissaient Maponos, qu'ils assimilaient à Apollon, dieu des Prophéties.
MAC CUILL, MAC CECECHT et MAC GREINE, les trois fils d'Ogma.
MAC CECHT
Dieu irlandais de l'Eloquence, fils d'Ogma.
Après la mort de Nuada à la seconde bataille de Mag Tured, Mac Cecht et ses frères se demandaient s'ils devaient partager l'Irlande entre eux. Ils consultèrent un étranger nommé Ith. Soupçonnant, d'après ses réponses, qu'il projetait lui-même de conquérir le pays, ils le tuèrent, ce qui provoqua l'invasion par les fils de Milesius.
L'un des trois rois mythiques qui régnaient sur l'Irlande lors de la venue des Goïdels et qui furent tués par eux à la bataille de Druim Chain (Tara).
Son nom signifie "Fils de la Charrue". Voir Mac Cuill, Mac Greine.
MAC DATHO
Roi de Leinster à l'époque où Medb était reine du Connaught. Il possédait un chien superbe et un énorme cochon, et beaucoup de ses voisins convoitaient ces animaux, dont Medb et Conchobar mac Nessa, roi d'Ulster.
Mac Datho promit le chien à ces deux chefs et tua le cochon pour organiser une grande fête à laquelle il les invita. Une bagarre éclata entre le roi d'Ulster et les hommes du Connaught, mais ceux-ci battirent rapidement en retraite. Quand le chien - l'objet de la querelle - courut après le chariot du roi, son cocher lui coupa la tête.
MAC OC / ŒNGUS / AENGUS
Fils du dieu suprême et de Boann, à caractère solaire.
Un épisode plaisant raconte la ruse dont use Mac Oc pour se tailler un royaume au détriment de son père. Le Dagda vient de partager le monde souterrain entre les Túatha Dé Dánann, mais il ne reste rien pour le plus jeune.
Ce dernier demande alors la jouissance de Brug na Boyne (Newgrange), pour la nuit et le jour de Samhain (31 octobre-1er novembre). Or, à Samhain, le temps cesse d'exister et une nuit et un jour signifie l'éternité. Bon gré, mal gré, le vieux dieu est évincé par son plus jeune enfant.
On assimile Mac Oc ou Œngus à Hu Kadarn et au Belenos de la tradition gauloise.
Héroïne d'Irlande et manifestation de la déesse-mère.
C'est une des furies des batailles avec la Bodb et la Morrigan, caractérisées par leur forme à la fois unique et triple.
Macha présente des affinités avec les chevaux et elle peut quitter l'apparence humaine et se métamorphoser en corbeau ou corneille. Chaque déesse préside aux batailles, chacune est en même temps un symbole de sexualité prodigue.
- Une première Macha, femme de Nemed, chef de la troisième invasion mythique de l'Irlande, est une prophétesse qui voit en rêve la destruction du pays qu'entraînera le conflit de la Táin (la Razzia des Vaches de Cooley). Après que son époux battit les Fomoiré, ceux-ci la tuèrent ainsi que son second mari Nuada à la seconde bataille de Mag Tured.
- La deuxième Macha est une souveraine guerrière de l'Irlande. Trois rois se partagent la souveraineté d'Irlande et chacun règne trois fois sept ans. Il s'agit de Dithorba, d'Aed le Rouge et de Cimbaeth. Or Aed le Rouge meurt le premier et il n'avait qu'une fille comme héritière, "Macha à la Crinière Rouge". Dithorba et Cimbaeth n'entendent pas partager le pouvoir avec une femme, tandis que Macha tient à exercer la royauté durant sept ans. Il s'ensuit une guerre, dont Macha sort victorieuse. Puis Dithorba meurt, laissant cinq fils qui réclament, à leur tour, la première place. Macha ne cède pas car elle estime avoir acquis au combat un droit à la royauté. Nouvelle guerre, nouveau carnage. Une fois encore Macha a le dessus. Elle exile les cinq fils de Dithorba et épouse Cimbaeth. Elle peut alors régner en maîtresse incontestée. Avec sa broche, elle trace l'enceinte de sa ville Emain Macha en Ulster et ce sont les vaincus qui construisent la forteresse. Emain Macha constitue le cœur sacré du pays.
- Sous sa troisième identité, Macha est une épouse divine mariée à un humain, Crunnchû, un riche veuf appartenant à la classe laborieuse. Lors de l'assemblée annuelle des Ulates (habitants de l'Ulster), chacun doit se distinguer au cours d'épreuves et Crunnchû se vante de la rapidité de sa femme à la course. Le roi Conchobar en prend ombrage et veut tuer le paysan. Macha se sacrifie pour lui et accepte de courir bien qu'elle soit sur le point d'accoucher. Elle bat les chevaux du roi à la course et, sur la ligne d'arrivée, met au monde des jumeaux, un garçon et une fille. Mais elle lance contre les Ulates une terrible malédiction : pendant cinq jours et quatre nuits tous les hommes du pays auront à subir le mal de l'enfantement, la "fièvre neuvaine", et cela jusqu'à la neuvième génération.
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Son association au cheval apparaît non seulement dans sa course rapide, mais aussi dans le nom de la monture de Cúchulainn, le Gris de Macha.
Elle est aussi la déesse des jeux et des fêtes.
C'est une divinité complexe : prophétesse, guerrière, reine et déesse de souveraineté et de fécondité, étroitement liée au sort du pays lui-même.
MAELDUN / MAEL DUIN
L'un des plus grands voyageurs irlandais. La dernière légende qui décrit son voyage est un mélange d'idées chrétiennes et préchrétiennes, contrastant avec le voyage mythique de Bran, essentiellement préchrétien.
Le père de Maeldun était un chef des îles d'Aran qui attaqua l'Irlande, pilla une église et viola une nonne. Il fut tué peu après par des agresseurs venus de la mer, sans doute des Vikings. Lorsqu'il fut mis au courant de ses origines, Maeldun, trois de ses demi-frères, ainsi que dix-sept guerriers partirent pour un étrange et long voyage.
Ils accostèrent sur de nombreuses îles où de multiples dangers les guettaient, ils durent faire face à de nombreux agresseurs mais découvrirent également des îles fortunées où la nourriture ses renouvelait sans cesse, une autre où on leur offrit l'éternelle jeunesse... finalement Maeldun captura les assassins de son père, mais ils implorèrent sa pitié et la paix fut conclue.
Ainsi se termine le voyage dont on a dit qu'il contenait "toute la sagesse de l'Irlande".
MAGA
Fille d'Aengus. Mère de Dechtiré, qu'elle eut de son union avec le druide Cathbad.
MANANNAN MAC LIR / MANAWYDDAN FAB LLYR
Dieu irlandais primordial puis héros. Dieu marin, magicien et guérisseur, chef de l'autre monde où il vivait, à Emhain.
Il apparaît dans la mythologie irlandaise comme fils de Llyr et d'Iwerydd. C'est un redoutable guerrier magicien. Il porte un casque flamboyant, une armure invulnérable et un manteau qui le rend invisible. A terre, son coursier fend l'espace ; en mer, sa barque, sans voile ni avirons, se rend droit où le veut son maître. Les matelots l'invoquent sous le nom de "Seigneur des Caps".
Il est roi du Sid et, par magie, il parcourt l'océan sans retour sur un char attelé de chevaux blancs. Les défunts le rencontrent parfois.
Il épouse une reine du Sid, Fand, qui l'abandonne un an pour aller vivre avec Cúchulainn. Enfin, il apparaît en champion hors catégorie des métamorphoses.
C'est en usant de ce pouvoir qu'il coucha avec une reine d'Irlande (en prenant les traits de son mari), dont il eut un fils, Mongan. Ce-dernier possédait quelques dons surnaturels, notamment la possibilité de changer de forme, et il devint un grand roi et un brave guerrier.
Manannan fut roi de l'île de Man, où sa tombe gigantesque se voit encore, au château de Peel.
Ce dieu, surnommé aussi Barr-Find (irlandais) ou Barrid (gallois) "Tête Blanche", deviendra le pilote Barin qui mène le roi Arthur en Avalon.
Dans l'hagiographie chrétienne, il est devenu saint Barri, patron des pêcheurs irlandais, en particulier ceux de Man.
MANAWYDDAN FAB LLYR / MANANNAN MAC LIR
Héros gallois et manifestation terrestre d'un dieu suprême.
Manawyddan fab Llyr présente des affinités linguistiques et biographiques avec Manannan Mac Lir.
Comme roi, il reçoit des domaines sans avoir rien à demander et épouse la déesse-mère. Comme représentant de la classe laborieuse, il est l'un des trois plus grands cordonniers-orfèvres du monde celtique.
L'épisode de son mariage avec Rhiannon sur le tertre d'Arberth lui appartient en propre. A l'issue de la cérémonie, deux couples, Rhiannon et lui-même puis Prydéri et Kicfa sont victimes de l'enchantement du druide Llwyd et vivent hors du temps.
Avant cela, il participe à l'expédition des Gallois contre l'Irlande. Il a pour frère Bran le Béni (Bran fab Llyr) et pour sœur Branwen. Celle-ci, malheureuse en mariage, fait appel à ses frères et tout se termine par une guerre effroyable qui ne laisse que sept survivants.
Il a construit, avec des os humains, la forteresse d'Annoeth (presqu'île de Gower).
On doit considérer Manannan et Manawyddan, deux fils de Llyr, comme étant primitivement des puissances de la mer : dieux des Vagues et des Tempêtes.
MAPONOS / MABON
Dieu solaire dont le nom signifie "Grand Fils". Il s'agit du fils du dieu suprême, le Dagda (et pourrait donc être assimilé à Mac Oc).
MARC'H / OMARC'H
Roi-cheval de Bretagne.
L'aventure de Marc est des plus surprenantes. Ce roi n'a que deux passions : son cheval, nommé Cheval-marin et la chasse, l'un n'allant pas sans l'autre. Un jour, il poursuit une biche blanche jusqu'à l'extrême limite de la fatigue de l'étalon et jusqu'aux extrémités de la terre. D'un bond prodigieux, la biche saute sur un îlot rocheux et pleure en le suppliant de l'épargner.
Sans la moindre soupçon de pitié, le roi lui décoche une flèche que la biche lui retourne aussitôt. La flèche vient frapper le cheval qui tombe à la mer et se noie. Furieux, Marc'h s'apprête à achever la biche mais, à sa place, apparaît une ravissante jeune femme tordant ses cheveux mouillés. Elle lui jette un sort : désormais il portera la crinière et les oreilles de son étalon. Puis elle saute à la mer et nage vers le cheval qu'elle ressuscite : il a des oreilles humaines !
Le roi retourne en son château et, chaque semaine, il doit faire appel à un barbier, qu'il égorge ensuite par prudence. Pourtant, il finit par trouver un coiffeur armé de ciseaux magiques, qui met fin, pour un temps, à son affreux supplice. Mais tout secret, un jour, est trahi.
Le barbier le confie à la dune. Le jour des noces de la fille de Marc'h, les musiciens ont perdu les anches de leurs binious et ils en font de nouvelles avec des roseaux. Ils entament le branle et les instruments se mettent à chanter : "Le roi Marc'h a des oreilles de cheval !".
Consternation générale. Marc s'enfuit et va se jeter à la mer où une sirène l'accueille.
On peut voir ici de frappantes similitudes avec le mythe grec du roi Midas (roi de Phrygie qui, ayant vexé le dieu Apollon, se retrouva affublé d'oreilles d'âne. Son barbier creusa un trou dans la terre et y cria son secret. Plus tard, des roseaux poussèrent à cet endroit qui, en bruissant, répétaient sans cesse cette phrase : "le roi Midas a des oreilles d'âne !").
La blanche biche lunaire était la proie des chasseurs des temps protohistoriques. C'était l'une des incarnation de la déesse souveraine.
MARZIN / MYRDDIN, autre nom de Merlin.
MATH
Roi-dieu magicien du Pays de Galles.
Math est le souverain qui ne peut mettre pied à terre en temps de paix et doit poser ses pieds sur une vierge. Dans cette quête, il s'adresse à Gwydyon, qui lui propose sa sœur, Arianrhod. Hélas, quand elle passe au-dessus de la baguette magique du roi, tous s'aperçoivent que, non seulement elle n'est plus vierge, mais qu'en outre, elle est enceinte.
MATH
Frère de la déesse mère galloise Don, grand magicien.
A l'époque où Prydéri régnait sur Dyfed et le sud du Pays de Galles, Math était le seigneur du Nord. Sauf en temps de guerre, Math ne pouvait vivre que si ses pieds étaient posés sur les genoux d'une vierge. Lorsque Gilvaethwy, un des neveux de Math, tomba amoureux de la jeune fille qui tenait les pieds de son oncle, le frère de Gilvaethwy, Gwydyon, engagea Math dans une guerre avec Prydéri pour que la jeune fille reste seule à l'arrière. Découvrant qu'il avait été abusé, Math, furieux, transforma ses neveux en animaux.
MATHOLWCH
Roi d'Irlande de la mythologie galloise, époux de Branwen.
Ce roi se place à l'origine de l'un des plus meurtriers combats mythiques entre Irlandais et Gallois. Un jour, il débarque auprès de Brân le Béni et prétend épouser sa sœur Branwen. Brân n'y fait aucune objection, mais un de ses demi-frères, Efnisien, mutile les chevaux de l'invité.
Il s'ensuit une série de représailles, malgré les tentatives d'apaisement de Brân, qui offre son chaudron d'immortalité à Matholwch. Branwen se voit maltraitée par son époux et Brân finit par voler à son secours. Au début, le roi parlemente, mais tout finit dans une effroyable effusion de sang dont seul sept hommes réchapperont (ou encore cinq femmes enceintes).
MEDB / MEDBE / MAEVE
Reine guerrière du Connaught. Son fait d'arme le plus célèbre est l'invasion de l'Ulster afin de capturer le taureau brun de Cuailgne.
Elle cohabita avec cinq rois et aucun homme ne pouvait gouverner Tara sans s'être d'abord uni avec elle.
Medb l'Ivresse (son nom signifie "Fleur de Miel") gouverne à Tara ou à Cruachan, mais elle est en réalité une divinité évhémérisée, une déesse de Souveraineté du pays ; de plus, elle semble appartenir au groupe des déesses insulaires de la guerre, de la sexualité et du territoire.
Séductrice lascive, elle symbolise la fécondité de l'Irlande, et le fait que son nom soit associé à un breuvage alcoolisé (l'hydromel) renvoie à la notion d'union entre la déesse de souveraineté et le roi mortel, que la déesse sanctifie en lui offrant une coupe de liqueur.
Son premier époux est le roi Conchobar. Ensuite, deux rivaux prétendent à sa main et le roi Tinde a le dessus à l'issue d'une bataille. A son tour il est tué lors d'un combat et un autre roi, Eochaid Dala, lui succède, obtenant les faveurs de la reine. Le quatrième sur la liste est Ailill. Lui aussi tue son prédécesseur, obtient le mariage et accède à la royauté. Fergus mac Roth serait le dernier.
Le statut divin de Medb est également attesté par sa faculté de changer de forme et de se métamorphoser de vieille harpie en jeune fille, trait des déesses insulaires.
Elle partage aussi le pouvoir de destruction des divinités : elle est à l'origine de la mort de Fergus, de Conall Cernach, de son mari Ailill et de Cúchulainn. La présence de Medb, qui tourne autour du champ de bataille sur son char, peut ôter leur courage aux guerriers ; elle est capable de courir à une vitesse surhumaine et elle possède des animaux totémiques, un oiseau et un écureuil.
Le grand conflit entre l'Ulster et le Connaught a essentiellement pour point de départ la jalousie de Medb.
La poétesse de Medb, Fedelma, prophétise que son ennemi, Cúchulainn, détruira la plus grande partie de son armée. Medb joue au plus fin avec lui, tente de le subordonner en lui offrant sa fille Finnebair et use enfin de magie pour le faire mourir.
Son propre trépas survient à la suite d'une vengeance. Elle est tuée par son neveu, Forbai (Furbaidhe), dont elle a assassiné la mère, Clothra. Fils du roi Conchobar Mac Nessa, il avait découvert qu'elle avait l'habitude de se baigner dans un étang de Galway. Il mesura avec précision la distance qui séparait l'endroit où elle se baignait du rivage, et retourna à la forterresse d'Emain Macha, en Ulster, où il s'entraîna au lance-pierres jusqu'à ce qu'il fut capable de toucher une pomme placé sur un mât à la même distance.
La grande reine-déesse connut une fin infamante, tuée par un morceau de fromage rance jeté par le lance-pierres de Forbai. L'Ulster était vengé.
MEDYR [gal.] / MIDER [ir.]
Dieu des Enfers.
Il apparaît sous les traits d'un archer merveilleusement doué. La promotion du tir à l'arc comme vertu royale remonte à la préhistoire. Avant d'être muni d'une épée ou d'une lance, le dieu de la Mort brandit un arc.
Il est l'époux d'Etain, la plus belle fille d'Irlande.
MENW
Premier homme, âme.
Menw est façonné par Hu Kadarn. C'est le premier homme, il perçoit le signe, le comprend et a connaissance de Gwenwed, le paradis blanc. Ensuite l'humanité va descendre dans la matière. Menw devient alors l'âme.
MERLIN ( MARZIN [br.] / MYRDHIN [gal.] ), le plus célèbre des enchanteurs.
Merlin a pour parents une vierge et le diable. Mais il ne faut pas s'y tromper : voici un nouvel avatar du dieu Soleil, commettant l'inceste sacré avec se sœur, la Lune.
Enfant prodige, il parle dès sa naissance, par nécessité : un sage a eu le malheur de réclamer un sacrifice de nouveau-né pour asseoir les fondations d'une tour et Merlin, désigné, doit se défendre avec éloquence.
A l'âge de sept ans, il résout l'énigme que lui soumet le roi Vortigern, à propos de deux dragons qui se battent et, dès lors, conforte sa réputation. Merlin passe pour avoir rapporter les pierres de Stonehenge depuis l'Irlande et pour avoir bâti le temple par magie.
On lui prête une existence plus ou moins historique, au temps de la guerre entre Saxons et Anglais. Mais il n'a ni âge ni temps, vivant des amours orageuses avec sa sœur-épouse, Viviane (ou Ganiède) avec qui il vit dans un cercle d'air magique au coeur de la forêt de Brocéliande. Mais ici, la femme triomphe, car sa magie se révèle plus puissante. Traçant le cercle rituel et sacré, elle enferme Merlin dans le voile diaphane et aérien de l'illusion.
Myrdhin, le Merlin primitif, symbolise l'ensemble des arts, sciences et connaissances druidiques. Il ne deviendra sorcier que pour les prêtres chrétiens qui ne parviendront toutefois jamais à le supplanter. Myrdhin est un nom gallois provenant de mori-dunon ("Forteresse de la Mer"). Dès l'origine le druide Myrdhin est aussi barde, enchanteur, fou, guerrier, magicien, maître de la nature, poète, prophète, philosophe, conseiller politique, sage, savant… Tant de spécialités en un seul individu le rapprochent de Lug le polytechnicien.
Merlin reste l'emblème de la connaissance primordiale druidique.
MIACH
Fils du dieu-médecin Diancecht.
Le roi Nuada a perdu son bras dans la bataille de Mag Tured (Moytura) et, de ce fait, la royauté : un infirme ne pouvant régner. Diancecht le magicien lui fabrique une prothèse, mais son fils Miach réussit une greffe. Furieux et jaloux, Diancecht tue froidement son fils.
MIDIR / MILDIR
Roi, fils du Dagda, époux d'Etaine.
Midir a été blessé à l'œil et guéri mais il n'en exige pas moins réparation. Etaine, la plus belle fille d'Irlande lui est donc promise. Or, Midir a déjà une épouse, Fuamnach, un peu sorcière et qui n'apprécie guère l'arrivée d'une rivale. Elle la transforme en mouche, pensant s'en débarrasser. Mais Midir, amoureux fou de la belle, est prêt à tout pour la conserver.
Lorsque la mouche est avalée par Etar lors d'un banquet, Midir attend, avec une infinie patience que celle-ci ait accouché et élevé une ravissante fille, nommée elle aussi Etaine.
Malheureusement, elle épouse le Grand Roi d'Irlande Eochai et se montre d'une fidélité exemplaire, si bien que Midir doit la gagner, en battant le roi aux échecs. Pour finir, il lui faut l'enlever, aux yeux de tous, en l'enveloppant dans les replis de son manteau.
Ce thème illustre la caractère cyclique de la royauté, basée sur le modèle des astres.
Midir accepta aussi difficilement les successeurs de son père comme chefs des Tuatha de Danann. Le conflit qui s'ensuivit semble avoir dangereusement affaibli cette génération de dieux, juste avant l'invasion des Milésiens (voir Mil) qui réussirent à les vaincre.
MILÉ
Dieu de la guerre.
Dans l'épopée irlandaise, les forces des ténèbres, ou Fomoiré, sont anéanties par les forces de lumière, le dieu Lug et les Túatha Dé Dánann. Mais un tel monde cela ne peut durer et il faut un perpétuel combat entre les deux antagonistes, en vue d'un équilibre fondamental. Ce retour aux puissances du mal est causé par les huit fils de Milé, nouveaux envahisseurs de l'Irlande, les Milésiens.
Le nom de Milé signifie "Génie du Combat". Il est lui-même fils de Bilé, déité de l'empire des morts débarqué en Irlande.
MIL / MILE / MILESIUS
Nom donné à un soldat espagnol dont on dit que les fils ont organisé l'invasion finale de l'Irlande. Le meurtre d'un de leurs parents, Ith, fut le prétexte à cette vengeance. Ils vainquirent les Tuatha de Danann, les maîtres en place. A la suite de la bataille finale et décisive entre les deux forces, que les Milésiens gagnèrent, les Tuatha de Danann se retirèrent dans un autre monde, sous le sol de l'Irlande.
MONGAN
Fils du dieu de la mer Manannan mac Lir.
Selon la mythologie irlandaise, il fut conçu dans les mêmes conditions de ruse que celles qui permirent, grâce à Merlin, à Uther Pendragon de coucher avec Igraine et de concevoir Arthur. Manannan avait en effet pris l'apparence du roi d'Ulster pour pouvoir dormir avec sa belle reine. Lorsque Mongan eut trois jours, son père l'emmena dans un de ses royaumes de l'autre monde, la Terre de la Promesse, où le jeune garçon demeura jusqu'à l'âge adulte.
Certaines traditions prétendent qu'il retourna alors en Irlande sous l'incarnation de Finn mac Cool, le célèbre chef des Fenians, mais selon d'autres sources, il aurait conservé son identité. Les histoires concernant Mongan racontent comment il vécut en changeant de forme, et particulièrement comment il récupéra sa femme Dubh Lacha. C'est de son père qu'il avait hérité ce don divin des métamorphoses.
MORRIGANE / MORRIGU [ir.] / MORRIGAN [gal.]
La Grande Reine, divinité irlandaise, déesse de la Guerre et de l'Amour. Son nom signifie "Reine des Spectres".
Elle possède une chevelure rouge et une énergie démoniaque qui est réputée pour sa puissante influence sur la vie des Celtes. Elle aida les Tuatha de Danann lors des deux batailles de Mag Tured.
Elle est surtout liée à Cúchulainn : à une occasion, elle lui apparaît sous les traits d'une belle jeune fille, mais lui, impatient de partir au combat, rejette sans douceur ses avances. Pour se venger, la Morrigan l'attaque, se métamorphosant rapidement d'anguille en loup, puis en génisse rousse. Cúchulainn est vainqueur, mais il a perdu ses forces. La Morrigan apparaît alors au héros sous la forme d'une vieille femme trayant une vache : elle lui offre du lait et lui, en retour, la bénit et soigne les blessures qu'il lui a infligées.
Elle est souvent associée à Llûd (Nûdd) le belliqueux.
Elle apparaît sous un aspect hideux aux guerriers partant au combat où ils seront défaits et tués. D'autres divinités cruelles et sanguinaires ne sont vraisemblablement que des incarnations de cette Bellone celtique. Telle serait Bodb, qui se présente sous les traits d'un corbeau ; Macha ("Bataille") ou encore Nemhain ("Frénésie").
Comme la Bodb, la Morrigan adopte plus volontiers la forme d'une corneille, oiseau de mauvais augure, prophétisant la mort sur le champ de bataille. Sous cette forme, elle annonce au Donn de Cúalgne qu'il va périr. Furie de la guerre, elle fait perdre courage aux armées, et elle aussi est une "laveuse du gué", annonciatrice de mort. Mais elle ne prophétise pas toujours le malheur : un épisode du cycle mythologique évoque les conseils qu'elle donne au Dagda pour traiter avec les Fomoiré.
Déesse de la mort et de la guerre, elle est aussi celle de la sexualité et de la fertilité et est associée à une puissante imagerie sexuelle. Celle-ci est particulièrement mise en évidence par son accouplement avec le dieu tribal, le Dagda, alors qu'elle enjambe une rivière.
C'est une déesse de la fécondité, et son accouplement avec le dieu de la tribu exprime sa fonction de déesse souveraine du pays.
MOYTURA / MAG TURED / MAG TUIREADH
Célèbre champ de bataille de l'épopée irlandaise, dont le nom signifie "Pierres Levées".
Une première bataille se livre à Moytura (la plaine des Piliers), près de Cong, dans le comté actuel de Mayo entre les Túatha Dé Dánann et les Fomoiré. C'est lors de cette bataille que Nuada va perdre son bras et la royauté sur les Dé Dánann, qui sortent vainqueurs du combat.
La deuxième bataille s'engage dans la Moytura du Nord (plaine de Carrowmore, près de Sligo, dont les alignements constituent le groupe le plus imposant de pierres levées après Carnac). C'est une deuxième victoire des Túatha Dé Dánann mais leur puissance va vite décliner et ils vont être contraints de fuir à l'arrivée des Milésiens.
Tous ces évènements se passent à peu près à l'époque de la guerre de Troie.
L'histoire est une longue succession de conflits et la nouveauté des armes semble avoir une large part dans la victoire. Le bronze a eu raison de la pierre (les Fomoiré n'étant armés que de flèches et de haches de pierre), le fer et la cavalerie ont eu raison du bronze, l'armée organisée a eu raison des hordes barbares. Ces hordes ont, bien sûr, leurs héros, qui apparaissent, le plus souvent, comme des demi-dieux.
Parmi les champions des Tuatha de Danann, il y a le géant Dagda, le médecin Diancecht, le forgeron Goibné, le charpentier Luchté, l'athlète Ogma (inventeur de l'écriture oghamique), le poète Coipré et surtout Lug, l'artisan aux multiples talents.
Les Gaulois avaient la réputation de partir au combat à la fois dynamisés par des boissons enivrantes et par des chants de combat. Les bardes (ou vates) se chargeaient non seulement de composer des épopées à la fin des combats mais aussi des hymnes de guerre qu'ils récitaient dans le feu de l'action.
MUIRNÉ
Mère de Deimné ou Finn. Fille du druide Tagd (lui-même fils de Nuada) et de Rairiu (fille de Donn). Courtisée par tous les fils de roi, ce fut Cumaill qui l'enleva, ce qui entraîna la bataille de Cnucha.
Cependant, enceinte de Cumaill, elle fut rejetée par son père qui demanda à Conn chez qui elle avait trouvé refuge, de la brûler.
Cependant, Conn, par compassion, lui dit d'aller se réfugier chez Fiacal, à Tara Mairci, et demanda à sa servante, Connla, de l'y suivre. La femme de Fiacal (Fiachel), la druidesse Dodball (Bodhmal), l'accueillit et l'aida à mettre au monde son fils, qui pris nom Demné.
"Muirne of the fair neck"
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